Le président de la République a tout d’abord fermement condamné les violences qui ont eu lieu dans notre pays ces dernières semaines : elles ne bénéficieront d’aucune indulgence.
« Aucune colère ne justifie qu’on s’attaque à un policier, un gendarme, un commerce ».
Puis le président de la République, rappelant que la crise que nous traversons est le résultat de 40 années de malaise, a reconnu que nous n’avions pas apporté une réponse suffisamment rapide et forte depuis 2017. Il a également assumé sa part de responsabilité : « je sais qu’il m’est arrivé de blesser certains d’entre vous par mes propos ».
Il ne s’agit pas d’un changement de cap
En effet, c’est en fait à la fois une accélération des mesures annoncées dans le programme présidentiel et la correction de certaines afin de répondre à l’état d’urgence économique et social dans lequel nous nous trouvons à ce jour.
Des mesures importantes ont déjà été annoncées par le Premier ministre,la semaine dernière avec l’annulation de la hausse des taxes sur les carburants prévue au 1er janvier, la suspension de la mise en œuvre des nouvelles modalités du contrôle technique, et la non augmentation des tarifs de l’électricité et du gaz cet hiver.
Aujourd’hui, un nouveau contrat pour la Nation a été annoncé.
Il passe par :
- L’accélération des efforts pour le pouvoir d’achat des Français, pour que le travail paie mieux :
1. Annulation au printemps 2019 de la hausse de la CSG subie cette année par les retraités entre 1 200 et 2 000 euros (le temps de faire voter la disposition).
2. A partir de 2019, les heures supplémentaires seront versées sans impôts ni charges.
3. En 2019, le revenu d’un salarié au SMIC augmentera au total de 100 euros nets par mois, sans qu’il en coûte un euro de plus à l’employeur (grâce à l’accélération de l’augmentation de la prime d’activité, et à la suppression déjà effective des cotisations salariales).
Il s’agit d’une promesse de campagne, qui devait être mise en œuvre d’ici la fin du quinquennat, et qui sera accélérée pour entrer en vigueur en 2019.
- Un renforcement de la justice fiscale, avec des décisions dès cette semaine :
5. Les dirigeants des grandes entreprises françaises devront payer leurs impôts en France ;
6. Les grandes entreprises qui réalisent des profits en France devront payer l’impôt français.
- Il n’est pas question de revenir sur la transformation de l’ISF. Avec l’ISF, les plus riches partaient, notre pays s’affaiblissait. Nous l’avons supprimé pour ceux qui investissent dans notre économie et créent de l’emploi. Revenir en arrière nous affaiblirait.
Ce nouveau contrat sera bâti grâce à l’élargissement du grand débat national lancé par le gouvernement :
Aux questions institutionnelles (par exemple de la prise en compte du vote blanc, de la participation plus directe des citoyens, de la représentation) ;
A la question de l’équilibre de notre fiscalité ;
A la question du quotidien pour faire face au changement climatique (comment se déplacer, se loger, se chauffer, etc.)
A la question de l’organisation de l’Etat, aujourd’hui trop parisien, et celle du service public dans tous nos territoires ;
La question de l’immigration, et plus globalement de l’identité de notre Nation, devra également être affrontée.
Ce débat, ou vous êtes tous invité à participer, sera mené en priorité par les maires qui le souhaitent, et que le Président a annoncé vouloir tous rencontrer, région par région.
Il nous faut poursuivre les transformations de notre pays entamées depuis 18 mois, avec devant nous les réformes profondes de l’Etat, de l’assurance-chômage et des retraites.
Le Président de la République a conclu en précisant vouloir faire de la colère légitime qui s’est exprimée une chance pour la France, et en expliquant que « nous ne reprendrons pas le cours normal de nos vies (…) sans que rien n’ait été compris, sans que rien n’ait été changé ».