Audition de la directrice de l’Europe continentale au Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères

J’ai eu le plaisir d’accueillir, ce matin 20 février, pour une nouvelle audition du groupe d’amitié France-Moldavie Madame Florence Mangin, directrice de l’Europe continentale au ministère de l’Europe et des affaires étrangères, accompagnée par Monsieur Nicolas de Lacoste, directeur adjoint et M. Lucien Tallet, rédacteur Moldavie.

Les échanges ont porté sur la lutte contre la corruption, les perspectives ouvertes par l’Accord d’association UE-Moldavie et le contexte géopolitique régional en Europe orientale. Madame la directrice nous a présenté un état des lieux de la situation géopolitique, politique, économique et sociale de la Moldavie.

Sur le plan politique, le pays connaît un nouvel épisode d’instabilité et d’incertitude. La guérilla politique entre le Président Dodon et le Gouvernement de Pavel Filip a atteint son paroxysme début janvier, avec la tentative de destitution du premier par le second. L’opinion publique moldave se sent majoritairement proche de l’Union européenne, malgré l’usure des coalitions pro-européennes au pouvoir depuis 2009. Le développement économique de la Moldavie et sa crédibilité pour les investisseurs sont handicapés par une corruption qui reste généralisée, notamment dans les secteurs régaliens (police, justice ou douanes).

Le moyen le plus efficace, pour lutter contre ce fléau, est la conditionnalité stricte des aides européennes. Pour la Moldavie, l’enjeu consiste à parvenir à transposer en droit interne la moitié des normes politiques, économiques et techniques prévues dans cet accord. Une fois cette étape accomplie, la Moldavie pourra légitimement solliciter l’accès au statut de candidat officiel à l’adhésion à l’Union européenne. Du côté des entrepreneurs, le rapprochement avec l’Europe est vu comme une perspective d’assainissement et de stabilisation de l’environnement économique.

S’agissant du conflit transnistrien, l’Union européenne participe en tant qu’observateur au processus de négociation 5+2 sur le règlement du conflit. Elle continue d’appuyer un règlement global et pacifique fondé sur la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Moldavie, avec un statut spécial pour la Transnistrie. Des résultats significatifs ont été obtenus : reconnaissance des diplômes ; reconnaissance des cartes grises ; accès aux écoles ; liberté de mouvement entre les deux rives, avec notamment la réouverture du pont de Gura Biculi aux véhicules motorisés.

J’ai également attiré l’attention de Madame la Directrice sur l’absence de convention fiscale entre la Moldavie et la France.

Madame la Directrice nous a assuré que des négociations sont en cours en vue de conclure enfin une convention fiscale entre la France et la Moldavie en 2018.

Aussi, le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères veille à ce qu’une attention particulière soit portée à ce stratégique partenaire qu’est l’Alliance française et il continue à la soutenir financièrement pour lui permettre de développer ses actions de diffusion de la langue et de la culture française.