Ce mercredi 28 mars, j’ai assisté à la cérémonie d’hommage national au Lieutenant-Colonel Arnaud Beltrame qui s’est sacrifié lors des attentats de l’Aude. Il a donné sa vie pour en sauver une autre lors de la prise d’otage du Super U de Trèbes (Aude), vendredi dernier. Cet officier de gendarmerie, tombé en héros, incarne « l’esprit français de résistance » a salué Emmanuel Macron, président de la République de la tribune de la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides, lors de l’éloge funèbre.
Toutes nos pensées vont aux victimes, à leur famille et à leurs proches. Nous savons que la menace terroriste est permanente, sur l’ensemble du territoire, et qu’elle a changé de nature. Il faut saluer « l’engagement et le professionnalisme, mais aussi le courage » des forces de l’ordre, qui ont agi avec « une rapidité remarquable». Le Gouvernement met tout en œuvre pour protéger les Français face à cette menace. Nos armées sont engagées dans la coalition internationale qui est en passe de détruire Daech au Levant.
Le travail des services de renseignement est un travail difficile. Depuis janvier 2015, il a permis de déjouer 51 attentats, 17 ont échoué, 11 – nous le savons hélas – ont abouti. La menace est protéiforme, elle est réelle.
- Sur le plan intérieur :
La loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme est entrée en vigueur le 1er novembre 2017.
La Coordination Nationale du Renseignement, directement placée sous l’autorité du président de la République, a été mise en place pour renforcer la coordination des services engagés dans la lutte contre le terrorisme.
Les moyens dédiés au renseignement sont renforcés (1 900 recrutements sur le quinquennat).
Les moyens alloués à la sécurité des Français ont été augmentés : le budget des forces de sécurité intérieure (police et gendarmerie) augmente d’1,4% en 2018, et le recrutement de 10 000 policiers et gendarmes est programmé sur 5 ans.
Le plan national de prévention de la radicalisation a été lancé le 23 février. Il prévoit notamment 1500 places de prison dans des quartiers étanches dévolus aux détenus radicalisés, dont 450 d’ici fin 2018 et 4 quartiers d’évaluation de la radicalisation (QER), soit le doublement des capacités d’évaluation en 2018.
- Sur la sortie de l’état d’urgence
Elle n’est pas en cause : des attentats se sont produits alors que nous étions sous le régime de l’état d’urgence. Le Gouvernement assume d’avoir mis fin à l’état d’urgence, car « nous sommes confrontés à une menace terroriste qui va durer de longues années ; c’est avec des armes de droit commun qu’il nous faut la combattre. »
- Sur les fichés S
Face à cette haine aveugle, certains ne manquent pas de répéter leurs appels à l’internement ou à l’expulsion des fichés S. C’est à la fois inefficace et contraire à l’Etat de droit.
Veuillez trouver ci-dessous le discours du Président de la République en hommage au Lieutenant-Colonel Arnaud BELTRAME aux Invalides – Mercredi 28 mars 2018.