Confiance, innovation, solidarité : pour une vision française du numérique en santé

Jeudi 11 juin, le Conseil national du numérique (CNNum) dont je suis membre a rendu son rapport Confiance, innovation, solidarité : Pour une vision française du numérique en santé. Saisi en juin 2019 par la ministre des Solidarités et de la Santé et le Secrétaire d’Etat chargé du Numérique, le groupe de travail du CNNum, piloté par Maryne Cotty-Eslous,  a donc rendu son rapport à Cédric O, en présence du responsable de la délégation ministérielle au numérique en santé Dominique Pon.

Lorsque ce rapport a été pensé par le groupe de travail composé notamment de Maryne Cotty-Eslous, Gilles Babinet, Olivier Clatz, Hind Elidrissi, Jean-Baptiste Manenti, rapporteur du groupe de travail, et moi-même, jamais nous n’avions imaginé qu’une crise sanitaire sans précédent allait s’abattre sur notre pays. L’urgence de la situation et la crise sanitaire provoquée par le COVID-19 n’ont que pu renforcer la nécessité de s’appuyer sur le numérique pour consolider notre système de santé.

À l’inverse, en trois mois, l’usage de la télémédecine a connu une croissance exponentielle sur tout le territoire, une multitude de solutions numériques ont été apportées pour lutter contre la pandémie, et les pouvoirs publics ont su prendre les mesures nécessaires pour faciliter la mise en œuvre de ces réponses innovantes. C’est le signe que nous sommes prêts pour faire aboutir la transformation numérique de notre système de santé. Extrait du rapport.

18 propositions pour développer une dynamique française et européenne de la santé

Ce rapport s’articule autour de 18 propositions pour développer une véritable dynamique française et européenne du numérique en santé, qui répondent à trois objectifs principaux :

  • Développement de l’innovation : il est nécessaire de lever les freins et les barrières à l’innovation afin de permettre au marché de la santé numérique et à ses acteurs de se développer. Les entreprises françaises doivent aujourd’hui être accompagnées par l’Etat, qui puisse leur donner les moyens pour expérimenter et croître.
  • Renforcement du rôle de l’Espace numérique de santé (ENS) : cet espace doit pouvoir offrir à chaque patient un accès à sa santé. Il ne s’agit pas seulement d’un portail de ses données de santé mais d’une interface fiable et sécurisée qui rassemble les outils qui lui permettent d’interagir avec les professionnels de santé qui eux se connectent via le Bouquet de Services (BSP).
  • Formation et accompagnement des utilisateurs des plateformes nationales de santé : Les patients et les professionnels de la santé doivent devenir des acteurs de la santé numérique, conscients des enjeux numériques de la santé (RGPD, sécurité, éthique et transparence). Ces nouvelles plateformes ne doivent pas cristalliser les inégalités et aggraver la fracture numérique. L’accompagnement des patients et des professionnels de la santé à tous les stades d’utilisation de ces plateformes doit être mis en place. Une certification de compétences numérique ainsi qu’un label attestant de la numéricité des professionnels de la santé doivent être mis à la disposition des professionnels. 

La transformation de la santé numérique, une dynamique à vocation européenne

Nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur plusieurs expériences de réussites européennes : l’Angleterre, l’Espagne, l’Allemagne et le Danemark ont déjà mis en place des stratégies qui ont porté leurs fruits dans le développement d’un système de santé numérique.

Face à la Chine et aux Etats-Unis qui imposent des solutions qui s’appuient sur leur propres standards éthiques et normatifs, l’Union Européenne doit se mobiliser sur les nouvelles questions de santé numérique et établir un cadre commun contraignant tout en développant une interopérabilité de nos systèmes d’information de santé.

➡️ Lien du rapport :

CNNum – Rapport santé et numérique

➡️ Lien de la vidéo de remise du rapport : https://www.dailymotion.com/video/x7ueuya