Aux côtés de la ministre déléguée chargée du Logement, Emmanuelle Wargon et de mes collègues élus et adhérents de Territoires de Progrès, nous signons une tribune dans le JDD, en date du 5 décembre, où nous appelons à « en finir avec les ‘ghettos’, avec l’entre soi afin de redonner à nos concitoyens l’envie de faire société ».
Parce que le logement est un lieu central de socialisation et de « l’être ensemble », une politique ambitieuse en la matière peut constituer le point de départ d’un sursaut républicain.
📌 Notre tribune :
Alors que le pays est secoué par une crise sanitaire sans précédent, demain crise économique et sociale aux lourdes conséquences pour nombre d’entre nous, le besoin est plus fort que jamais de refonder notre unité nationale et de faire corps. La question commune à ces crises est en effet celle du vivre-ensemble, fondement de l’idée républicaine, mais aussi défi de l’action publique moderne. Or le logement est un lieu central de socialisation et de « l’être ensemble ». C’est pourquoi une politique ambitieuse en la matière peut constituer le point de départ d’un sursaut républicain.
La crise, révélateur d’un mal-être français
Tout au long de l’année 2020, la crise sanitaire du Covid-19 a mis en évidence les souffrances de nombreuses familles françaises : isolement géographique et social, étroitesse des logements, insalubrité et nuisances diverses, éloignement des services publics et des espaces de vie commune, etc. La crise des Gilets Jaunes les avait déjà mises en évidence, mais le confinement a aussi révélé des conditions de vie difficiles et douloureuses dans de nombreuses villes et banlieues, où les Français ont parfois pu être cloîtrés dans des appartements étroits et sans accès aux espaces verts.
Le repli à l’échelle du quartier, de l’immeuble, voire même du simple foyer, a exacerbé l’inégalité des chances.
Nous avons entendu leur insatisfaction vis-à-vis de l’habitat et du logement en France, ainsi que leur besoin de lien social de proximité, d’entraide à l’échelle du quartier, de solidarité fondée sur le tissu associatif et le contact entre voisins. Le repli à l’échelle du quartier, de l’immeuble, voire même du simple foyer, a exacerbé l’inégalité des chances que ressentent nombre de nos concitoyens lorsque la concentration des difficultés économiques et sociales est trop forte dans leur ‘espace de vie’.
La mixité sociale à l’échelle d’un quartier ou d’une ville est aujourd’hui une condition essentielle pour retrouver une certaine unité nationale, redonner du sens à l’idée d’égalité des chances et lutter contre le repli sur soi.
La mixité sociale, outil de reconquête
Pour déclencher un réveil républicain rapide de notre société, l’objectif est simple : il faut en finir avec les ‘ghettos’, avec l’entre soi et redonner à nos concitoyens l’envie de faire société, de partager entre voisins de palier, d’immeuble, de quartier, et d’être solidaires en toute situation. Il faut, pour atteindre ce but, déployer des moyens humains et financiers à la hauteur de nos ambitions. En recréant de la mixité au sein du parc social, nous favoriserons le dialogue, l’échange, l’entraide ; en somme, nous poserons les bases d’un nouveau pacte solidaire et républicain.
Il faut que le parc de logements sociaux accueille à la fois des ménages dans le besoin et des travailleurs prioritaires de la nation.
Deux efforts sont aujourd’hui nécessaires en matière de logement. Nous souhaitons d’abord recréer de la mixité dans le logement social. Il faut que le parc de logements sociaux accueille à la fois des ménages dans le besoin et des travailleurs prioritaires de la nation, personnels hospitaliers, enseignants, policiers, caissières et éboueurs, commerçants du quartier, dont nous avons tous constaté l’importance pendant cette période de crise. Ils ont pu être les grands oubliés de la République, c’est à nous de leur assurer un logement, main dans la main avec les bailleurs et les collectivités territoriales.
Construisons le logement de demain !
Pour réussir cette opération de mixité, il nous faut aussi et parallèlement bâtir, construire de nouveaux logements sociaux, transformer nos villes et nos banlieues. C’est pourquoi nous devons réviser les obligations des collectivités territoriales, dans le cadre de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU), qui fixe les obligations des collectivités territoriales en matière de construction de logements sociaux jusqu’en 2025. Cette loi est régulièrement évaluée et le gouvernement a d’ailleurs veillé à ce que là où les engagements n’étaient pas tenus, les élus soient sanctionnés. Au-delà des promesses, nous avons l’obligation de proposer une alternative de vie réelle à chacun, à l’écoute de ses besoins, et de préparer l’avenir au-delà de l’échéance de 2025.
Nous devons poursuivre nos efforts pour lutter contre l’assignation à résidence et donc redéfinir les règles de vie dans le logement social.
Nous ne pouvons pas continuer à ajouter de la pauvreté à la pauvreté, nous devons poursuivre nos efforts pour lutter contre l’assignation à résidence et donc redéfinir les règles de vie dans le logement social. Une répartition équilibrée des attributions de logements, qui laisse place à une plus grande mixité sociale, et un nouveau choix géographique pour l’implantation des logements sociaux et des centres d’hébergement d’urgence, non plus à la frontière des villes mais à proximité des services publics ou des lieux où se trouvent les emplois et les formations, voilà notre ambition pour redonner vie aux notions de vivre-ensemble, d’égalité et de citoyenneté. »
📌 Retrouvez la tribune sur le site du JDD.
Les signataires : Emmanuelle Wargon, ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement Saïd Ahamada, député des Bouches-du-Rhône Christophe Arend, député de Moselle Sophie Beaudoin-Hubière, députée de Haute-Vienne Belkir Belhaddad, député de Moselle Jacky Bontemps, délégué aux relations institutionnelles et syndicales, membre du comité exécutif de Territoires de Progrès (TdP) Deniz Boy, membre du comité exécutif de TdP Anne Brugnera, députée du Rhône Alain Calmet, membre du comité exécutif de TdP Aude de Castet, déléguée nationale aux relations avec les élus, membre du comité exécutif de TdP Lionel Causse, député des Landes Emilie Chalas, députée de l'Isère Christophe Chamoux, membre du comité exécutif de TdP Francis Chouat, député de l'Essonne Stéphanie Do, députée de Seine-et-Marne Yves Durand, président du Conseil national, membre du comité exécutif de TdP Pascale Fontenel-Personne, députée de la Sarthe Alexandre Freschi, député du Lot-et-Garonne Véronique Hammerer, députée de Gironde Xavier Iacovelli, sénateur des Hauts-de-Seine Benjamin Igranaissi, délégué à l'organisation, membre du comité exécutif de TdP Anissa Kheder, députée du Rhône Bernadette Laclais, trésorière, membre du comité exécutif de TdP Anne-Christine Lang, députée de Paris Brigitte Liso, députée du Nord Jacqueline Macquet, députée du Pas de Calais Sandra Marsaud, députée de Charente Félix Meysen, secrétaire général adjoint, membre du comité exécutif de TdP Monica Michel, députée des Bouches du Rhône Jean-Michel Mis, député de Loire Catherine Osson, députée du Nord Michèle Peyron, députée de Seine-et-Marne François Pupponi, député du Val-d'Oise Rémy Rebeyrotte, député de Saône et Loire Roland Ries, président du conseil politique, membre du comité exécutif de TdP Cécile Rilhac, députée du Val-d'Oise Laurianne Rossi, députée des Hauts-de-Seine Gilles Savary, délégué général de TdP Stéphane Testé, député de Seine-Saint-Denis Irène Tolleret, députée européenne Ergün Toparslan, membre du comité exécutif de TdP Stéphane Travert, ancien ministre, député de la Manche Stéphane Trompille, député de l'Ain Pierre Venteau, député de Haute-Vienne Murielle Verges-Caullet, conseillère régionale, membre du comité exécutif de TdP Dominique Villemot, membre du comité exécutif de TdP