Dans le cadre du Ségur de la santé, Olivier Véran a annoncé une enveloppe de 2 milliards d’euros sur trois ans afin de rattraper le retard numérique dans le système de santé français. Cette place qui est accordée au numérique est historique.
Ces deux millions d’euros d’investissement permettront de donner un coup d’accélérateur sans précédent pour rattraper le retard dans la modernisation, l’interopérabilité, la réversibilité, la convergence et la sécurité des systèmes d’information en santé, fondamentaux de la feuille de route nationale du numérique en santé portée depuis 18 mois par le ministère.
Ces annonces sur le numérique en santé sont un tournant majeur pour notre système de santé. Elles permettront d’ améliorer les traitements, mieux informer les patients, simplifier la vie des professionnels et développer l’écosystème de la e-santé. Cédric O.
Explications
La transformation du système de santé ne pourra avoir lieu sans un développement massif, éthique et cohérent du numérique en santé en France. Des outils informatiques sécurisés et interopérables sont en effet indispensables pour l’accès de la personne à ses données de santé personnelles et pour leur partage entre professionnels afin qu’ils puissent se coordonner.
Des investissements importants sont nécessaires pour bâtir un parcours de santé outillé par des services numériques de qualité et reposant sur la circulation des données de santé entre la ville, l’hôpital le social et le médico-social.
Pour accélérer significativement les usages, les prérequis techniques se doivent d’être assurés : sécurité ; interopérabilité des systèmes et opposabilité de cette interopérabilité ; réversibilité pour que les acteurs de santé puissent changer de SI sans l’inquiétude de récupérer leur historique de données.
↪️ La tâche la plus urgente est donc de rattraper le retard concernant ces référentiels et services socles.
Par ailleurs, l’usage des services socles (messagerie sécurisée santé ; DMP ; outils de coordination ; etc.) par tous les professionnels de santé, même lorsqu’ils sont intégrés aux logiciels, est encore loin d’être atteint.
Ils doivent permettre de façon urgente la transmission fluide au sein de l’équipe de soins des comptes rendus d’hospitalisation et de consultation du patient, du volet de synthèse médicale et des examens de biologie et d’imagerie.
↪️ Ils doivent aussi préparer au mieux l’arrivée en janvier 2022 de l’Espace Numérique de Santé (ENS), l’outil phare du citoyen pour être acteur de sa santé. En effet, dès lors que les prérequis techniques seront effectifs, et que les services socle seront couramment utilisés, des plateformes numériques pourront être mises en places, à destination des professionnels de santé, mais aussi du patient avec son espace numérique en santé.
L’accent est porté selon plusieurs axes
✅ Investir massivement dans le numérique en santé pour rattraper le retard de la France dans le domaine.
Les priorités d’investissements identifiées :
▶︎ Le rattrapage du retard dans l’intégration des fondations numériques pour la modernisation, l’interopérabilité, la réversibilité et la sécurité des systèmes informatiques de santé, via un soutien à toutes les parties prenantes (établissements, industriels, plateaux techniques…) ;
▶︎ L’évolution des services socles (DMP, messagerie sécurité de santé, outils de coordination) pour transmettre les données de santé sur les cinq cas d’usage emblématiques (volet de synthèse médical, compte-rendu d’hospitalisation, données de biologie, traitement médicamenteux et données d’imagerie) ;
▶︎ Le rattrapage du retard en équipements numériques dans le secteur médico-social (infrastructures, matériels, logiciels) : un investissement dédié exceptionnel sur 5 ans à hauteur de 600 millions d’euros dans les équipements de base, les logiciels socles et les services d’échange (au lieu des 30 millions initialement prévus), devrait permettre de donner une impulsion déterminante à la modernisation des outils numériques de ce secteur.
▶︎ Le renforcement des équipes numériques des organismes publics pour accompagner les acteurs 112 de santé dans la montée en charge de ces dispositifs.
✅ Renforcer les équipes numériques des établissements et des GHT et rendre attractif le cadre d’emploi public pour les compétences informatiques.
✅ Ouvrir les services socles, notamment le DMP, à tous les professionnels de santé.
✅ Inciter les acteurs de santé à utiliser les services socles pour transmettre et stocker les données santé de leurs patients sur les cinq cas d’usage emblématiques susmentionnés.
✅ Viser la souveraineté de l’hébergement du Health Data Hub, ainsi que pour les développements ultérieurs, notamment l’Espace Numérique Santé. Faire du mieux disant qualité/prix un objectif de sélection des prestataires
Cet effort budgétaire historique du gouvernement sur le numérique en santé est un véritable encouragement pour nous tous. Dominique Pon et Laura Létourneau, responsable et déléguée ministériels du numérique en santé.
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