Alors que se déroulait ce lundi 28 octobre, la cinquième réunion plénière de l’Instance Nationale du Supporterisme, en présence notamment de la Ministre des sports, Roxana Maracineanu et du Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez, je suis revenu sur l’antenne de France Bleu Saint-Etienne Loire, ce matin, sur les questions au coeur des travaux de cette instance : l’expérimentation des tribunes debout, les conditions de déplacement des supporters et les fumigènes.
En tant que membre de la Mission d’information commune sur le régime des interdictions de stade et le supportérisme, à l’Assemblée nationale, je souhaite que les travaux de concertation au sein de cette instance permette de trouver des solutions aux interdictions de déplacement et à l’utilisation des fumigènes.
Ces thèmes sont, en effet, au coeur de la feuille de route 2019-2020 de l’Instance Nationale du Supporterisme et sont cruciaux pour la vie de tous les clubs, sportifs et de supporters.
Comme l’a rappelé en préambule de cette réunion, Roxana Maracineanu : « Les supporters jouent un rôle majeur dans la réussite des athlètes ».
Des annonces
A la suite de la réunion plénière, Laurent Nunez a annoncé que les différents dispositifs mis en place avaient permis de faire baisser la violence dans les stades. Il a aussi précisé que pour les matchs à risque, dans chaque préfecture, les réunions de préparation de ces matchs se tiendraient au minimum 3 semaines avant afin d’échanger sur les conditions dans lesquelles pourront s’effectuer les déplacements.
Le Ministre a aussi souligné l’importance du rôle des clubs pour établir un lien de confiance avec les préfectures et s’assurer du bon déroulement des déplacements. Les Ministres se sont accordés pour ne plus banaliser les interdictions strictes de déplacement et privilégier les déplacements encadrés dès lors que les conditions de sécurité le permettront.
Roxana Maracineanu a précisé en outre que concernant les déplacements de supporters, le plus important était de responsabiliser tous les acteurs.
Enfin, le groupe de travail sur les tribunes debout a présenté son rapport à l’issue de l’expérimentation effectuée dans 4 stades. Au regard des conclusions extrêmement positives, un plus large déploiement est désormais envisageable.
🎤 Retrouvez en intégralité mon interview ci-dessous :
Supporters : « Il faut leur faire confiance » assure Jean-Michel Mis, le député de la Loire
Réunion aujourd’hui à Paris de l’Instance Nationale du Supporterisme qui doit permettre à deux ministres de faire des annonces pour dénouer les tensions liées à l’usage de la pyrotechnie dans les stades et aux interdictions répétées de déplacements. Jean-Michel Mis veut du concret.
L’Instance Nationale du Supportérisme se réunit aujourd’hui à Paris avec les différents acteurs du foot, sous l’égide de Roxana Maracineanu, pour trouver des solutions à deux dossiers qui empoisonnent les relations entre les supporters et les autorités : les interdictions de déplacement et les fumigènes.
Une mission parlementaire participera également à cette réunion, composée notamment du député de la Loire Jean-Michel Mis, invité de France Bleu Saint-Étienne Loire.
Jean-Michel Mis, quelles peuvent-être les avancées concernant les fumigènes lors de cette journée ?
C’est à la fois un sujet sensible et symbolique. On voit des intervenants nationaux prendre des photos du stade Geoffroy Guichard en se félicitant de la belle ambiance. Paradoxalement, dans un mouvement schizophrénique, on accable le club et les supporters d’amendes et d’interdictions de stade, comme ça a encore été le cas hier face à Amiens. Il faut redonner tout son sens à l’engagement du public et apporter une réponse concrète, durable et crédible. Il y a par exemple la volonté d’expérimenter les fumigènes en bas de tribune. Ca correspond un peu à la tradition stéphanoise. On réclame que Saint-Étienne qui a été retenu pour l’expérimentation des tribunes debout le soit aussi pour l’expérimentation sur les fumigènes.
Dans les tribune, la notion de liberté est importante et l’usage de la pyrotechnie en est le symbole. Comment faire coïncider la volonté des supporters de rester autonomes et ces directives qui vont venir de l’État ?
C’est l’intérêt de l’Instance qui regroupe les associations représentatives de supporters. Il faut effectivement trouver un compromis acceptable et qu’on garde cet esprit qui fait partie de l’ADN de Geoffroy Guichard. Un stade sans supporters c’est une coquille vide. On ne peut d’un côté se réjouir d’avoir des supporters qui animent le stade et de l’autre côté vouloir les contraindre fortement. Il faut trouver, comme toujours un compromis qui ne soit pas une cote mal taillée mais justement une preuve de confiance par rapport à l’engagement des supporters pour qu’on les laisse gérer, en bas de tribune. Leur laisser la main sur les séquences et la manière dont ils souhaitent orchestrer une scénographie par rapport à l’adversaire ou au thème qu’ils souhaitent développer dans les tifos qu’ils déploient également. On doit leur faire confiance. Ça passe par du dialogue, en amont toute l’année. Ce n’est pas quand le derby ou un gros match arrive qu’on va pouvoir le faire. Il fat considérer les supporters comme des individus et non pas comme des problèmes à affronter.
Où est la cohérence de l’État qui d’un côté met en place des instances de dialogue et dans le même vide les stade et restreint voire interdit de nombreux déplacements ?
Il faut justement la retrouver. On est au pied du mur et il faut sortir de ce schéma schyzophrène. Ce n’est plus acceptable car on porte atteinte à l’économie du sport : ces animations contribuent à ce que les supporters se déplacent.
Que ferez vous si les annonces ne sont pas suffisantes ?
Nous (avec mes collègues rapporteurs de la mission parlementaire) nous réservons le droit de déposer un projet de loi et d’aller au delà si on estime que les avancées sont insuffisantes ou si malheureusement elles ne sont pas en mesure d’apporter des réponses aux craintes qui nous avons.